Vincent est un jeune homme d’un bon mètre soixante-quinze, à la peau blanche et aux cheveux très noirs, portés courts sur son grand front. Il a de grands yeux bleu foncé, qui sont généralement un peu tristes, comme s’il cherchait ou avait perdu quelque chose. Au niveau du corps, il est tout à fait normalement constitué, mis à part peut-être des mains fines, féminines, comme si elles étaient manucurées – ce qui n’est pas le cas, en vérité. Vincent est fin et élancé, mais à cause de sa taille moyenne, on a plus tendance à le prendre pour un garçon chétif facile à battre sur un ring ou dans une cour de récré.

C’est vrai que Vincent n’a pas beaucoup de muscles, et qu’il n’apprécie pas spécialement le sport ou les activités ‘viriles’. Il a une taille fine, à l’instar des filles, et il n’a clairement pas besoin de dire qu’il est homo pour qu’on le sache. Cependant, il n’a pas de manies typiquement ‘gays’ : il n’est pas un cliché vivant, mais juste un garçon dont la sensibilité exacerbée se ressent jusque sur son physique. D’ailleurs, il a une voix douce, calme, ni trop grave ni trop aigüe, et généralement agréable à écouter.

Côté vêtements, il n’a pas vraiment de style. Il s’agit juste d’un jeune homme normal, qui s’il le peut, restera en t-shirt et jean toute la journée. Vincent sait également bien s’habiller quand il le faut, et force est de constater que ça lui va extrêmement bien.

Globalement, c’est un garçon dans la norme, ni très beau ni laid. Il n’en est pas moins séduisant et dégage un charme particulier, délicat et raffiné.

Discret, réservé, Vincent n’est pas le genre de garçon enjoué et un peu foufou qui va vous sauter dessus à la première rencontre. Il lui faut du temps pour se lier d’amitié avec qui que ce soit, et il a tendance à rester très solitaire de toute façon. Vous l’aurez compris, il n’est pas très sociable, même s’il est un très bon ami, loyal et fidèle. Il a de nombreux principes, qui l’empêchent de se livrer à de basses médisances ou à la mythomanie. Vincent est quelqu’un sur qui on peut compter, et qui ne trahit pas.

De manière générale, Vincent n’est pas très ‘actif’. Il est plutôt du genre à se laisser faire, à laisser les autres guider sa vie. C’est son père qui l’a inscrit de force à la Sweet, et bien qu’il juge cette école étrange et sans véritable morale, il n’a pas spécialement rechigné à y aller. Oui, car Vincent est quelqu’un avec une forte morale, et une timidité presque maladive. Le genre de personne qu’on ne pense pas rencontrer dans un tel établissement, et pourtant.

Bref, il s’agit d’un garçon candide et peut-être un peu naïf, qui a une vision très étroite du monde autour de lui. Il est très sage, dans tous les sens du terme, et il ne peut être l’auteur de coups foireux ou mesquins. Sauf peut-être si on l’y pousse vraiment, ou que ses sentiments les lui dictent. En effet, il est un jeune homme très sensible, qui réussit la plupart du temps à cacher ses sentiments, mais pas toujours. On le compare souvent à une espèce rare de fleur, délicate et qui ne peut s’épanouir que si on s’occupe bien d’elle.

Enfin, avant d’être un excellent pâtissier en herbe – son père lui a montré les rudiments du métier – Vincent est un artiste. Il dessine, peint, coud, chante, et s’adonne volontiers à d’autres formes d’arts, même s’il n’a qu’un niveau d’amateur dans chacun de ces domaines. Pour lui ce n’est qu’un passe-temps, même pas forcément une passion, et surtout pas un métier.

Aussi loin que Vincent s’en souvienne, il a toujours vécu avec son père, Keith. Ce dernier l’a élevé seul, sa mère étant partie à sa naissance. Vincent ne la connaît pas, et ignore même jusqu’à son nom. Tout ce qu’il sait d’elle, c’est qu’elle a travaillé avec Keith, dans la pâtisserie familiale, avant de disparaître dans la nature sans même un mot d’au revoir. Il serait facile d’en conclure que sans femme à la maison, Vincent a pris ce rôle, et que c’est pour ça qu’il est sensible et féminin jusqu’à passer pour un travesti qui s’ignore mais ce n’est pas le cas. Même si sa mère était restée, il aurait sûrement été le même.

Il grandit rapidement, devenant un garçon timide, toujours fourré dans le tablier de son père, qui n’hésitait pas à lui apprendre la pâtisserie. Vincent était doué, et il avait de bonnes idées. Ce n’était pas un génie, mais il pourrait faire un excellent héritier pour la pâtisserie Or et Chocolat de Londres. Seulement, il manquait encore de maturité, même après avoir obtenu son diplôme de fin du secondaire. Keith jugeait son fils encore trop jeune dans sa tête pour vraiment l’intégrer à la vie de la pâtisserie. Et surtout, il était trop naïf.

Oui, car Or et Chocolat abritait en son sein tout un univers parallèle, celui des ébats sexuels agrémentés de crème fouettée et de chocolat chaud. Vincent ignore tout de la face cachée de l’établissement dont il sera un jour le patron, et son père ne pouvait décemment pas le mettre face au fait accompli sans un minimum de préparation. La cave de la pâtisserie était connue dans le Londres Underground pour être le lieu de joutes passionnées et torrides, où d’ailleurs Keith avait rencontré la mère de Vincent. De nombreuses soirées spéciales ont lieu, notamment pour satisfaire les fantasmes SM et/ou homosexuels des clients habitués. Keith lui-même y prend part, même s’il a décidé de se consacrer à son fils, et à ne plus s’engager amoureusement avec qui que ce soit.

Bref, c’est à cause de ce côté sombre de la Fo… de la pâtisserie que Keith se sentit obligé d’envoyer Vincent à la Sweet Cream School, sans pour autant lui expliquer ce qui allait se passer là-bas. Pour le jeune homme, il s’agissait simplement d’un établissement prestigieux où il pourrait apprendre à faire de bons gâteaux, et se perfectionner pour être digne de reprendre le flambeau familial des Alexanders. Ah ! S’il savait…

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