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L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait.
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Kälte Wynn
Messages : 202 Date d'inscription : 29/05/2010 Age : 41 Localisation : Dans le congélo, les glaçons, ca fond
Feuille de personnage Profession de votre personnage: Professeur de maintien dans une académie de dépravés *soupire* Amoureux et en couple avec...: *regarde un éléphant rose à cul rouge voletter devant cette même fenêtre* Caractère (résumé):
Sujet: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Sam 4 Sep - 13:29
Alors c'est bibi qui l'a écrit, et ce n'est A) Pas fini B) Probablement en cours d'évolution
AVERTISSEMENT AU LECTEUR POTENTIEL (que je remercie): je suis une quiche totalement folle, ca se ressent dans mes écrits. Tout est à prendre au 23° degré.
Spoiler:
Lisbeth avait de grands yeux bleus, une peau blanche et assez douce et portait constamment de longes robes qui volaient au moindre mouvement ou courant d’air, sans pour autant que l’on voie plus haut que ses fins mollets. Ses cheveux étaient attachés perpétuellement, ramenés dans un chignon sévère au dessus de sa tête. Il était tellement serré que les yeux de la femme sortaient de leurs orbites, la faisant ressembler à une chouette. Pourquoi ne pas les lâcher ? Parce qu’ils la gênaient. Ce genre de frivolités n’étaient plus de son âge, comme elle le disait souvent. Son visage était ridé, ses mains, pales et fines, tremblaient souvent, signes premiers des outrages du temps. Lisbeth avait soixante dix-huit ans, et encore toutes ses dents. C’était une personne qui entrait dans le début de la fin de sa vie. Ca, c’est l’expression favorite des délicats et des hypocrites. Tout ça pour dire qu’elle était au bord de la tombe et que ça serait bien qu’elle daigne s’y presser un peu, il y en a qui en ont marre de payer ses allocations. Lisbeth n’était pas une personne âgée, pour ne pas dire une vieille, adoucie, polie par l’œuvre infinie du temps, tout sourire, mielleuse et caressante. Elle était maigre, aigrie, cynique au possible et le vivait très bien, la preuve, elle était encore là. Elle vivait dans une petite maison, deux pièces et un jardin minuscule. L’endroit fleurait bon le vieux, pardon, la personne âgée, le thé refroidi, et personne ne venait la voir. Qui peut bien vouloir passer du temps avec une personne qui semble avoir sous les yeux un déchet particulièrement répugnant en sa présence ? Elle vivait seule avec elle-même et un lièvre qui venait la visiter une fois par jour pour manger ses salades sous son regard tueur de lapins. Certes, ce n’était pas un lapin. Pourquoi n’avait elle jamais pensé à le chasser ? Parce qu’elle n’aimait pas la salade. Pourquoi cultivait-elle de la salade ? Parce qu’elle avait le choix entre ça et des radis. Pourquoi ? Arrêtez de demander, il y a des choses pour lesquelles il ne faut pas s’obstiner. Lisbeth a des raisons que la raison se refuse de comprendre.
Autres envahisseurs à quatre pattes de son chez elle pas si grand que ça : les chats. Pas les vivants, miaulant et semant des poils et des traces de griffures aux quatre coins de fauteuils, non, loin de là. Il fut un temps ou l’un de ces Attila à ronrons avait tenté de faire de cette maison une terre conquise. Il tint une heure avant de se faire chasser à grand coups de balais et d’injures diverses qui sonnaient étrangement dans la bouche d’une personne à l’âge canonique. Libseth détestait les chats. Et surtout les chats en porcelaine. Adorables touches de sénilité qu’un créateur mal inspiré, une bouteille de vokda vide pas très loin de son génie artistique, touché par une désastreuse grâce aura, par l’entremise d’une muse démoniaque, avait, avec succès malheureusement, mises sur le marché. Des parangons de mauvais goût que notre chère Lisbeth dépoussiérait à présent avec un plumeau qui a vu des jours meilleurs en maugréant. D’un point de vue totalement, et rigoureusement objectif, ils étaient absolument hideux. La raison à une telle invasion, car oui il y en avait une cette fois, était bien la raison première de leur existence : ils étaient affreux. Personne n’aurait pu les créer sans un autre but, car c’est l’exemple flagrant d’une réussite totale et parfaite. Lisbeth avait toujours voué une grande admiration aux civilisations passées, et notamment à quelque peuple d’Australie qui, lorsque l’ennemi approchait, soufflait dans de grands instruments faisant penser à un hybride entre la pipe et la flute, avec pour seul détail insignifiant qu’ils faisaient quelques mètres. La cacophonie provoquée était atroce, et suffisait bien à terroriser quelques adversaires avant le combat. Seulement, pour peine de se faire arrêter pour tapage diurne, elle n’avait eu d’autres choix que de revisiter la chose, et avait donc finit par opter pour les vagues, très vagues (en effet, même avec un gramme cinq d’alcool en libre circulation dans les veines, il est impossible de prétendre que cette représentation animale est autre qu’allégorique) reproductions de félidés en porcelaine, matériau choisit entre tous juste pour la tenter horriblement de tout flanquer par terre d’un malencontreux et précis mouvement ample du bras, et enfin réduire à l’état de pitoyables éclat cet hérésie esthétique.
Mais qui était donc cet affreux envahisseur qui la forçait à recourir à de tels vils procédés ? Une peste. Non, pas la peste noire. Pire, bien pire ! Une sale gamine de sales gosses, et on ne pouvait pas dire que c’était à cause d’une sale famille mal éduquée, parce que par un malheureux coup du sort, il se trouvait que cette affreuse créature en juste continuation de la lignée de la race des échecs humains, et feu son mari, qu’il soit mangé par les vers, elle était sa petite-fille. D’ailleurs, quand on parle du loup, toutes nos excuses pour ces nobles animaux, ils n’avaient pas mérité ça, la cloche sonnait. Encore.
Guenièvre buvait son thé, les yeux mi-clos, les jambes sagement croisées, sans même faire des grands « sllllrp » qui donnent pourtant tout son intérêt à la dégustation d’une telle boisson. C’était un sans-faute comportemental. Si seulement elle avait pu lui décrocher une réplique acidulée avec toute la hargne d’un boxeur professionnel qui se bat pour le titre mondial sur son port de tête, sa façon de boire ou autre, juste pour le plaisir de lui renvoyer l’ascenseur pour toutes les années passées à la harceler… mais non ! La fourbe, la lâche, la félonne ! Il fallait avouer qu’elle était forte, la sale gosse. Cheveux blonds, attachés avec un nœud rose (rose bonbon, ca va de soi), petite robe de petite fille sage, petits souliers cirés, ongles parfaitement manucurés et recouverts d’un vernis rose… On aurait dit une poupée de porcelaine qui venait de prendre vie. Elle aussi employait des moyens détournés pour arriver à ses fins. Mais depuis le temps, Lisbeth avait apprit à s’insensibiliser face à ses fossettes, ses petits sourires, cette petite voie sage et posée…non, à soixante dix huit ans, on ne la lui faisait plus !
-Grand-mère… Le quartier devient de plus en plus mal famé, tu ne penses pas ? Minauda-t-elle doucement. - C’est sûr, ça fait trois ans que tu y viens tous les jours… Encore un peu de sucre ? Rétorqua-t-elle poliment avec un immense sourire.
Guenièvre ne prit même pas la peine de paraître offensée. Elle était trop habituée aux répliques de sa grand-mère plus qu’explicites pour lui dire qu’elle n’était pas la bienvenue chez elle.
-Ce que je voulais dire, c’était que ce n’était pas très prudent de rester là… Poursuivit-elle avec un sourire d’enfant sage et inquiète pour sa chère vieille bique d’ancêtre. -Tu as raison, ne viens plus, je m’inquiéterais trop pour toi…
C’était un jeu qui se poursuivait depuis des années déjà. Des milliers de petites piques envoyées en moins d’une heure, et le tout sous couverts de sourires et de caresses aimantes. De quoi créer un microclimat inexplicable pour cette pauvre communauté scientifique qui tenterait d’expliquer l’explication d’un micro climat dans une maisonnette de la banlieue d’une ville insignifiante de l’Angleterre profonde. Son adorable petite fille se retint avec professionnalisme de la fusiller du regard et baissa donc les yeux sur sa tasse. Lisbeth avait fait exprès de placer le clou de sa collection juste derrière elle. Un chat avec un sourire qui se voulait coquin mais qui faisant en fait plus penser à une banane moisie et de grands yeux exorbités. Elle allait en faire des cauchemars pendant une semaine. Lisbeth le recouvrait d’un drap à chaque fois que le sang de son sang daignait enfin aller faire respirer son odieux parfum à la fraise ailleurs que dans sa maison qui puait le vieux. Elle-même avait établit un propre record personnel dont elle ne cessait de se vanter face à son lapin mangeur de salades. En effet, la courageuse aventurière avait réussi à tenir cinq minutes à fixer le monstre sans détourner le regard. Elle n’avait jamais réussit à renouveler l’exploit cependant. Elle n’avait jamais tenté non plus.
Cependant, son regard bleu azur dévia sur la salamandre en or posée au pied de l’horreur féline sans pouvoir dissimuler la convoitise qui s’y cachait. C’était un bijou, un vrai. En or massif, finement ciselé, elle le tenait de sa mère. Un bijou de famille. Mais elle comptait écrire dans son testament qu’elle se ferait enterrer avec. Hors de question que cette détestable main aux ongles roses ne fasse simplement que l’effleurer. En enfin, le supplice prit fin. Dix sept heures. La gamine ne devait pas rater son bus. Lisbeth soupira de soulagement en bénissant les services en communs de mettre si peu de moyens à disposition des utilitaires, et recouvrit l’horreur suprême avant de prendre sa salamandre et la poser à sa vraie place, bien en vue sur une étagère. Elle l’avait déplacée en espérant que son cerbère des temps nouveaux soit assez hideux pour qu’elle ne la dévore pas des yeux. Maigre tentative malheureusement soldée par un échec. Au cours de cet entretien, elle avait encore tenté de l’envoyer dans une maison de retraite pour « qu’elle y écoule le reste de ses jours dans la tranquillité ». En fait, elle voulait la faire mourir d’ennui au sens littéral du terme. Lisbeth préférait de loin cultiver des salades qu’un lièvre venait manger à sa place et subir ses colocataires de porcelaine que finir le reste de son existence à jouer au rami avec un dyslexique zozotant et souffrant d’amnésie chronique, merci bien !
Cette journée d’horreur n’était qu’une journée parmi tant d’autres. L’horreur quotidienne, que la poésie ne parvient même pas à égayer. Celui qui a dit que la poésie rompait avec l’accoutumance n’avait qu’à venir chez elle, et lui montrer où-est ce qu’il voyait la poétique dans ses chats en porcelaine.
Les jours défilaient sans demander l’avis de Lisbeth qui les fixait d’un air mauvais, regrettant le bon vieux temps où sa petite fille était encore une enfant, et ne connaissait rien des notions d’héritage et de mort douteuse. Et pourtant, un jour, une nouveauté gratta à sa porte, et l’enfonça allègrement puisque son hôte malgré elle refusait résolument de lui ouvrir. Lisbeth tomba malade. Oh, rien de bien méchant. Disons seulement qu’elle éprouvait de fortes difficultés à garder ses repas, et avait des haut-le-cœur à la simple pensée de la nourriture. Rapidement, elle en vint à considérer sa cuisine comme des enfers gargantuesques aux odeurs indécemment alléchantes, hideux lieux d’abondance. Elle qui l’avait toujours entretenue avec la rigueur d’un huissier de justice dans l’exercice de ses fonctions. Lisbeth vivait le supplice de Tantale. Mais il en fallait plus, bien plus pour venir à bout de ce gros morceau de volonté qu’était la grand-mère, et elle continuait de tenir, refusant de perdre la face face à cet adorable petit bout de sucre vénéneux aux ongles manucurés qu’était sa petite fille. Elle en était sûre, elle n’attendait que cette occasion pour lui sauter dessus à grand renforts de larmes inquiètes (oui, cette sale gamine avait apprit à pleurer à volonté, que croyez-vous ?) en répétant qu’elle devait aller dans une maison de retraite pour qu’elle puisse être entourée et aidée de gens qui ne voulaient que son bien.
Après avoir honoré la cuvette de ses toilettes pour la première fois de la journée, Lisbeth se lava les dents, bu doucement un verre d’eau, enfila rapidement sa veste et sortit en maugréant. Le soleil brillait haut, le ciel était d’un bleu pur. Une journée magnifique. Il n’aurait plus manqué qu’elle reste chez elle, sa maison d’horreur envahie par les chats et l’odeur de vieux, alors que l’astre solaire brillait haut et que tout semblait indiqué pour une promenade. Lisbeth vivait dans un petit village tranquille, non loin de la forêt, et pourtant assez actif. La grand-mère ne savait pas par quel miracle celui-ci avait survécu à l’expansion des villes, mais le résultat était là. Comme à son habitude, elle partait en promenade le matin, marchait une petite demi-heure, tout en prenant soin de saluer ses voisins, plus pour leurs signaler qu’elle ne s’était pas faite emporter par un arrêt cardiaque foudroyant que par réelle amitié, ou même politesse. Puis, lorsque c’était chose faite, elle allait acheter des légumes pour la journée, et terminait sa balade de santé par un passage chez l’apothicaire. Ce genre boutiques devenaient tellement rares de nos jours que c’était une aubaine de s’y rendre, même si le gérant était douteux. Il ne devait pas avoir dépassé la trentaine et dissimulait son regard derrière des lunettes rondes si sales qu’elles en étaient opaques, tant et si bien qu’elle n’avait pas la moindre idée de la couleur de ses yeux. Elle n’était même pas sûre de les avoir vus un jour… Pour cela, il aurait fallu d’abord qu’il se coupe les cheveux… Ils étaient mi-longs, d’un blond si clair qu’il paraissait blanc lorsqu’ils étaient présentés au soleil, phénomène aussi rare que le fait de voir les lèvres de Lisbeth se retrousser vers le haut, ce qu’on appelle communément un sourire, et ses mèches rebelles lui tombaient sur le front, et, fait plus problématique, devant les yeux. Inutile de compter le nombre de fois où l’ancêtre était venue dans sa boutique avec une paire de ciseaux dans son cabas, et l’intention secrète de lui couper les cheveux à ras, avant de rennoncer face au sourire malsain de sa victime potentielle.
Parlons-en, de son sourire, tiens. Contrairement à elle qui ne souriait jamais, cet étrange être (il lui arrivait souvent de douter de l’humanité de cette personne) souriait en permanence. Elle ne l’avait jamais vu faire la tête, ou simplement paraître irrité. Et ce n’était pas faute d’essayer de le faire sortir de ses gonds. Ce désagréable retroussis de lèvres semblait toujours moqueur, et porteur d’une folie sous-jacente, endormie, mais néanmoins dangereuse. Rien qu’à cause de lui, le jour où on lui annoncerait que sa boutique était fermée parce que son gérant venait de se faire interner, elle ne prendrait même pas la peine de paraître surprise par la nouvelle.
Après l’immonde créature rosée qui partageait son sang, cette personne douteuse était la seconde qu’elle voyait, et avec qui elle parlait quasi quotidiennement. Elle n’éprouvait pas pour cette personne qui aurait pu être son petit fils de l’amitié, mais plutôt le respect qu’une mante religieuse montre face à une araignée. Et en même temps, elle le détestait cordialement. En effet, le jeune homme (elle était au moins sûre de son âge) adorait parler par énigmes, et chantonner des airs plus que douteux. Un jour, alors qu’elle avait été invitée (sommée de venir à son plus humble avis) à un salon de thé, elle avait interrogé l’un de ses séniles de voisins au sujet de cet homme, et elle avait recueilli une confession surprenant à propos de ses yeux, qu’il avait vu, paraît-il.
-Noirs ! Je les ait vus comme je vous vois, ma bonne dame ! Noirs comme le fond d’un puits sans fond, c’est moi qui vous l’dit !
Lisbeth n’avait pas tardé à décréter que son adorable voisin avait un peu trop forcé sur la liqueur à la prune assaisonnée de coulis de fraises, mais il n’empêchait pas que ce témoignage à charge n’allégeait pas le moins du monde le casier déjà lourd à ses yeux de ce commerçant hors normes.
Actuellement, elle attendait qu’il termine de lui préparer son infusion de plantes inconnues au bataillon. Avec tout ce qui peuplait son jardin, on aurait pu croire que la vieille femme aurait pu vivre en totale autarcie, mais il n’en était rien. Ce que le paillasson capillaire lui servait était totalement inconnu. Elle avait même fait des recherches sur internet, ce qui lui avait valu une crise de nerfs au moment de dompter l’outil informatiques, mais ce média décrit comme providentiel par cette génération de bons à rien n’avait pas réussit à lui dire ce qu’elle buvait tous les soirs. Mais ca n’enlevait strictement rien au fait que ses rhumatismes n’étaient plus qu’une bagatelle depuis qu’elle en prenait. Malgré toute la méfiance qu’il lui inspirait, elle ne pouvait s’empêcher d’être fascinée par le ballet de ses mains lorsqu’elles se mettaient en action. Un essaim de papillons n’arriverait pas à virevolter aussi vite que ce que ses mains font. L’effleurement d’une brise ne parviendrait pas à se faire aussi caressant. Sa voix, aussi doucereuse que l’étreinte d’un serpent avant qu’il ne serre, la tira de sa rêverie.
-Vous semblez bien pâle, Lisbeth.
L’intéressée l’incendia du regard, lui intimant silencieusement de ne surtout pas s’aviser de faire le moindre commentaire quant à sa santé déclinante. Le constater était bien assez humiliant, il était hors de question qu’elle l’admette. Le reste de la transaction se passa dans le silence, mais cela lui mettait tout de même les nerfs en pelote. Même les silences de cet homme étaient moqueurs ! Lorsqu’enfin, Lisbeth prit congé, l’apothicaire posa à côté du sac contenant sa préparation une bouteille d’un litre d’un liquide non défini, et sans étiquette.
-Qu’est ce que c’est que ca ? -Cadeau de la maison, répondit-il alors avec un sourire parfaitement carnassier. - Si vous croyez que je vais vous payer un penny de plus que d’habitude, vous vous fourrez le doigt dans votre œil jusqu’au coude, jeune homme !
Son sourire s’agrandit jusqu’à devenir menaçant.
-Un cadeau ne se paye pas. Pas plus qu’il ne se refuse, très chère.
Estimant alors que la souris ne tire jamais les moustaches du chat lorsqu’il sourit de toutes ses dents pointues et d’une blancheur éclatante, Lisbeth, bouteille sous le bras, opéra un repli stratégique vers sa maison des horreurs qui puait le vieux.
Calyel Nëlys Modérateur
Messages : 142 Date d'inscription : 18/07/2010
Feuille de personnage Profession de votre personnage: étudiant supplicié Amoureux et en couple avec...: personne, et surtout pas cet abrutit de Iiriel! Caractère (résumé):
Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Sam 4 Sep - 19:02
Je n'ai qu'un seul mot à dire: J ADOOOOOOREEEEEEE!!!!!
Lisbeth est géante, j'aime cette petite vieille et jexige une suite! *sinon je torturerais Kälte mouhahahaha*
Kälte Wynn
Messages : 202 Date d'inscription : 29/05/2010 Age : 41 Localisation : Dans le congélo, les glaçons, ca fond
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Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Dim 5 Sep - 6:53
..... Naaaaaan *sors*
Calyel Nëlys Modérateur
Messages : 142 Date d'inscription : 18/07/2010
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Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Dim 5 Sep - 10:14
comment ça non? Tu oses! *sort le fouet*
Kälte Wynn
Messages : 202 Date d'inscription : 29/05/2010 Age : 41 Localisation : Dans le congélo, les glaçons, ca fond
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Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Dim 5 Sep - 10:15
Oui!!! *tire la langue*
Calyel Nëlys Modérateur
Messages : 142 Date d'inscription : 18/07/2010
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Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Dim 5 Sep - 10:18
*lui claque les fesses à coup de fouet*
Kälte Wynn
Messages : 202 Date d'inscription : 29/05/2010 Age : 41 Localisation : Dans le congélo, les glaçons, ca fond
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Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Dim 5 Sep - 10:32
*se retient de le tuer et dit d'un air douteux et sauvage* Oh oui, continue, maître
Calyel Nëlys Modérateur
Messages : 142 Date d'inscription : 18/07/2010
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Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Dim 5 Sep - 10:33
*surprit mais aime se faire appeler maître alors continue*
Kälte Wynn
Messages : 202 Date d'inscription : 29/05/2010 Age : 41 Localisation : Dans le congélo, les glaçons, ca fond
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Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Dim 5 Sep - 10:40
*choppe le fouet et tire d'un coup sec. Pas que ca fait mal mais oui*
Calyel Nëlys Modérateur
Messages : 142 Date d'inscription : 18/07/2010
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Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Dim 5 Sep - 10:41
*mais eu....en plus il flood sur son propre topic! pas bien*
Kälte Wynn
Messages : 202 Date d'inscription : 29/05/2010 Age : 41 Localisation : Dans le congélo, les glaçons, ca fond
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Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Jeu 23 Sep - 18:39
Camarades, voici la suite!!
Spoiler:
Il n’y eut pas d’évènements majeurs dans sa petite vie qui tournait au ralenti. Son état de santé se dégradait petit à petit, la peste venait toujours aussi régulièrement. Le seul élément qui eût pu paraître nouveau fut que son lièvre ravageur de potager s’était enhardi au point d’entrer dans sa maison à présent. Il se promenait impunément. Les seules raisons que Lisbeth pouvait avancer quant à sa présence, c’était que l’animal de quelques bonds adroits avait le chic pour casser ces horreurs de chats en porcelaine, et que la peste était allergique à ses poils. Le plaisir de la voir rougir progressivement et suffoquer était tellement jouissif qu’elle ne pouvait s’empêcher de prendre l’animal et de le serrer contre son cœur en suffoquant de rire une fois que la peste rosée battait en retraite.
Et puis, au fur et à mesure que le temps la narguait, noël vint. Soyons clair, Lisbeth haïssait viscéralement cette célébration. Pleine de musique, de douceurs, de gentillesse de et sourires… C’était étouffant d’hypocrisie. A chaque fois qu’elle voyait un de ces obèses bedonnants agiter une cloche et marmonner des vœux infondés dans sa barbe synthétique, elle avait la sensation de croiser l’horripilant oiseau qui faisait son nid dans ses fauteuils en tweed. Et inévitablement, l’envie de l’étouffer avec cette horreur qui ressemblait de loin avec une conjonctivite en pleine tempête de neige à une barbe la prenait à la gorge. Noël était une fête pour saletés de bonnes femmes qui compensaient leur plaisir d’afficher ostensiblement leur snobisme sous le nez des pauvres pendant cette période noire de l’année. Bien évidemment, cette idiote de belle fille redoublait d’attentions et de paroles aussi douces qu’une coupe de cyanure. Et inévitablement, le soir de noël, face à sa cheminée, Lisbeth fut prise d’un coup de cafard à rendre dépressive madame Bonheur. Elle se leva, protesta pour la forme au sujet de sa sciatique du bras, et fouilla dans ses placards à la recherche de ce délicieux whisky de dix-huit ans d’âge qu’elle avait confisqué à son voisin le même jour où il lui avait dégobillé sur sa robe à fleurs fuchsia. Lisbeth déteste les robes à fleurs fuchsias, elle n’est pas folle non plus. Simplement, puisque la détestation des robes à fleurs fuchsia fait partie de la culture commune, elles en deviennent un appel intrinsèque à la tranquillité et la solitude. Mais il faut bien que ces soudards d’hommes ne captent pas ces messages pourtant flagrants. Mais l’histoire des robes à fleurs ne l’aide pas dans sa recherche de bouée de sauvetage en bouteille. Mais là, horreur suprême !, elle découvrit qu’il y avait tristement six mois de cela que la bouteille avait misérablement rendu l’âme. Mais qu’à cela ne tienne ! En effet, puisant dans les ressources inépuisables de son opiniâtreté, elle poursuivit ses recherches tant et si bien qu’après avoir littéralement retourné son armoire à objets insolites (l’armoire où elle met tout ce qu’elle ne sait pas mettre ailleurs à une place rangée et définie), elle découvrit avec une joie indicible une bouteille –pleine- ! Seul bémol, le contenu de cette bouteille était inconnu au bataillon.
Six heures plus tard, heure noire où les enfants dorment et où les parents déposent les cadeaux pour leurs bambins, Lisbeth ronflait plus fort qu’un camion qui éprouve des difficultés au démarrage, la bouteille vide posée comme une fière arme du crime à côté de son lit. Elle avait pu constater qu’il y avait de l’alcool dans la bouteille, et avait entreprit tout au long de sa descente d’essayer d’identifier qu’est ce qu’il y avait d’autre dedans. Sans succès, mais qu’à cela ne tienne puisque le liquide avait remplit sa fonction première, qui était entre autre de lui faire oublier que c’était la fête des hypocrites cette nuit.
Le lendemain fut à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire des gueules de bois. A peine eût elle ouvert les yeux que Lisbeth proféra une flopée de jurons à faire rougir de gêne les oreilles d’un charretier l’encontre du soleil, et du parfait sadique fils de machiavel qui avait décrété de le faire briller aussi fort de si bon matin. Notons qu’il était actuellement quatre heures de l’après midi sonnantes. Notons également qu’une partie de ses invectives fut destinée au carillon de l’entrée qui avait la mauvaise idée de ne pas chômer un après midi de noël.
-A vos souhaits !
Alors qu’elle en était à insulter l’enfant de catin qui avait osé ouvrir les volets qu’elle n’avait pas fermé la veille pour cause d’ébriété avancée, une voix tout droit venue de sa poitrine fit augmenter d’un cran sa mauvaise humeur. En effet, par un miracle que l’alcool n’explique que trop, les sons rebondissaient dans sa boîte crânienne et résonnaient désagréablement. Elle baissa le regard, non sans avoir fait en sorte d’y loger toutes les envies homicides de la planète, et braqua ainsi ses rayons lasers sur… une salamandre qui lui souriait. Une salamandre qui parlait… En fait non. C’était une salamandre dorée. Sa salamandre. La fourbe avait osé descendre de son étagère !
-Je me disais bien qu’il y avait un arrière goût de chocolat blanc dans ce breuvage !
Effectivement, c’est bien connu de tout le monde mis à part tout le monde sauf Lisbeth, le chocolat blanc, c’est le mal. Alors dès qu’elle avait constaté que la salamandre en or massif qui régnait en maîtresse incontestée sur une armée de chats de porcelaine avait prit un aspect bien plus... vivant et parlait allègrement, elle avait immédiatement fait le parallèle. Plusieurs décennies d’expérience finissent toujours par payer. Mais sans pouvoir tergiverser plus longtemps, la vieille femme dut se lever d’un bond et courir aux toilettes pour y vider ses entrailles sans que le passage de l’horizontale à la verticale ne semble déranger son interlocutrice qui, elle, avait entreprit de rattraper plusieurs années de silence, accrochée à la chemise de son support animé.
« … vraiment, c’est incompréhensible toute cette agitation que vous autres, les humains, vous avez. Vous n’hibernez donc jamais ? Et puis, cette manie de prendre des saletés pour votre santé… A force de le boire, ce thé, tu va finir par aller mal. Au fait, pourquoi tu as chanté hier ? J’ai pas aimé. Ca faisait mal aux oreilles… Oh ! Et s’il te plaît, laisse Lièvre casser tous ces horribles chats ! Ils arrêtent pas de chanter le soir, c’est une abomination… » « Pardon ?! » Fit alors Lisbeth, non sans s’être essuyé la bouche avant. « Les chats. Ils hululent toutes les nuits » « Non, pas les monstres…C’est quoi cette histoire à propos du thé. » Si il y a bien une chose qu’il ne faut jamais insulter en terre anglo-saxonne sous peine de mort longue et douloureuse, c’est bien le thé. Mais le reptile ne semblait pas être au courant.
« Tu n’a pas remarqué ? C’est depuis que tu en prends que ca va mal. »
Il fallu six secondes pour remarquer que la salamandre souriait. En fait non. Elle riait ouvertement, tout en traitant son possesseur comme si elle était une enfant. Et au cours de l’heure suivante, elle tenta de lui expliquer que lorsqu’on était un vieux avec un pied dans la tombe, on obtenait automatiquement un droit absolu au respect envers sa personne, et qui s’appliquait aussi bien aux humains qu’aux objets venant de s’animer. Au bout d’une heure, et une minute plus tard, elle finit par se rendre à l’évidence selon laquelle les animaux ne se soumettaient pas aux lois pourtant universelles de la bienséance.
Dans la matinée, elle dut ranger tout le bazar que son état d’ébriété avait pu installer dans sa pauvre petite maison envahie par les animaux. Il y avait d’un côté les bons, la salamandre qui parle, et le lapin qui n’en était pas un destructeur des mauvais, les chats en porcelaine. D’ailleurs, elle avait constaté avec un sourire pervers que par action du saint esprit, l’un d’entre eux avait succombé à ses blessures des suites d’une chute. A défaut de pouvoir accuser Newton et sa loi de la gravité universelle, ou bien le lapin et son coup de pate maladroit par défaut de preuves, la justice de la maisonnée en était arrivée à décider de faire porter par un commun accord entre tous le chapeau au saint esprit. Quoi qu’il en soit, ca faisait un affreux de moins à tolérer. Mais elle ne comprit pas, et ne comprit probablement jamais, comment sa casserole en étain se retrouva à orner le portemanteau de l’entrée, ni pourquoi subitement les chats du mur Est de son salon se retrouvèrent tous peints en rose à pois blancs. Le saint esprit, à n’en pas douter, répondit alors la salamandre.
Dans l’après midi, elle se rendit à la boutique de l’Etrange. Ou l’apothicaire, pour les intimes. Elle avait pu constater par le passé que cet homme faisait fi des obligations du calendrier qui forçait les gens à fermer à des jours précis, communément appelés fériés, ce jour ci non plus, il ne dérogea pas à la règle qu’il s’était imposé. Le lapin la suivait par petits bonds, la salamandre s’était installée sur son épaule (la droite dirons nous par un souci de précision extrême), et Lisbeth avançait avec la mine résolue de celle qui s’est persuadé que toutes les étrangetés qui l’entourent sont de l’ordre de la normalité pure. Elle atteint la boutique sans encombres, et en poussa la porte tout en faisant mine de ne pas se crisper en entendant le petit carillon. C’était une jolie petite cloche, qu’elle n’avait jamais vue d’ailleurs, mais qui, lorsqu’elle sonnait, donnait l’étrange impression de sonner de partout dans la boutique, au lieu d’être à un point précis, et s’y tenir bien sagement, comme tous les carillons font depuis le début de l’histoire de tous les carillons de ce monde. Et évidemment, l’Etrange était là, grand sourire aux lèvres, et air malsain sur le visage, droit et enjoué, comme si il n’attendait qu’elle pour tourmenter sa première cliente de la journée. -Lisbeth !! Vous semblez en forme ! Et je constate que vous nous avez amené de nouvelles connaissances…. Lady... Fit-il alors en s’inclinant devant sa salamandre.
La salamandre en question parvint, on ne sait comment, à exprimer de la surprise sur son visage reptilien.
-Ravie de vous rencontrer ici…
Mais avant d’avoir pu réagir, voilà que le lapin venait de bondir sur le comptoir, et semblait à présent signaler sa présence par de légers sauts.
-Et un lapin. Vous voilà bien accompagnée, Lisbeth.
Sans trop savoir pourquoi, l’intéressée prit la mouche.
-Ce n’est pas un lapin, c’est un lièvre. J’espère que votre noël fut ravissant…
La discussion partit tranquillement, les deux semblant vouloir surpasser l’autre dans une joute verbale dont les enjeux dépassaient même l’univers. Au bout d’une petite demi-heure, la vieille femme remarqua que la salamandre était descendue de son épaule pour se rendre sur la tête du lièvre à la place. Les deux devaient bien s’entendre. D’un côté, depuis le temps qu’ils se côtoyaient, ca crée des liens. Lisbeth par exemple, avait passé tellement de temps à protéger cette petite qui à présent parlait dans un monologue entrecoupé de silences à son support à longues oreilles qu’elle en venait à s’y attacher. Vaguement, de temps en temps, elle entendait l’animal lui répondre en vers. Oui, en vers. Oui, c’est parfaitement normal. L’effet du chocolat blanc est encore présent. A un moment de la discussion avec l’Etrange, ils en virent à parler de ses vomissements. Sans trop savoir pourquoi, elle expliqua ce que lui avait révélé la salamandre ce matin.
-Ce n’est que ce matin qu’elle vous a parlé ? -Il faut croire, sinon je ne serais pas venu avec elle ! D’ailleurs, c’est de votre faute, si elle parle ! -Ma faute ? Fit il en se composant l’air innocent qu’ont les chats face à un bol de crème vide. -Oui, à vous et à votre fichue boisson ! Rétorqua Lisbeth qui n’en démordait pas. -Ma boisson ? Il fronça les sourcils. Oh ! Cette boisson ! Alors vous l’avez bue ! Fit-il alors en faisant un sourire en tranche de courge. -Oui, je l’ai bue. Et je peux vous dire que ce n’est pas la chose la plus intelligente que j’ai jamais faite ! Qu’est ce que vous avez bien pu mettre dedans, bon sang ?! Un sourire énigmatiquement malsain étira les traits de son interlocuteur, ce qui la conforta dans l’idée que son apothicaire n’était définitivement pas fréquentable pour sa santé, qu’elle soit physique ou mentale. En refermant la porte de la boutique, les mots de l’Etrange résonnaient encore dans son esprit. « … De sains extraits de plantes du Pérou brésilien, rien de plus… » Lisbeth ne savait pas où était le Pérou brésilien, mais quelque chose dans sa tête murmurait qu’il y avait des choses dans ce monde qu’il ne faut pas chercher à comprendre.
Les jours coulent, les jours s’écoulent. Un jour, un deuxième, puis, avant qu’on ait eu le temps de regarder une seconde s’effacer dans l’abîme des oubliées, voilà déjà que ca fait des années. Le joug du temps, tyrannie millénaire qui se poursuit pour l’éternité. Mais aujourd’hui, Lisbeth en a assez. Assez du temps, assez des secondes, assez des heures, des minutes, des siècles qui s’écoulent et découlent dans une tasse de thé. Ce matin, Lisbeth s’en va. Elle retourne tout, tout cet affreux monde qui pue le vieux, ces affreux chats qui la regardent, la fixent, et la regarde encore, de jour en jour. Elle claque la porte, elle entend ces affreux chats trembler sur leurs étagères. Aujourd’hui, elle s’en va, elle court. Elle marche, elle vocifère. Aujourd’hui, l’aiguille tourne, la voilà qui la dépasse. Aujourd’hui, Lisbeth est partie, sa Salamandre sur l’épaule, son Lièvre sur les talons. Aujourd’hui, Lisbeth est partie. Elle tombe, une main agrippée à sa poitrine. Aujourd’hui, Lisbeth est partie. Elle tombe, le nez dans l’herbe. Elle ferme les yeux, halète. Son souffle lui fait mal. Son souffle, ses souffles. Ses derniers souffles sont douloureux. Aujourd’hui, Lisbeth est partie. Aujourd’hui, Lisbeth pars.
Noir. Soupir, douce légèreté. Noir. Sentiment de chute. Envol effréné. Noir. Noir. Noir. Un sourire. Noir. Un sourire. Tranche de lune aveuglante. Noir. Noir et blanc. Noir et sourire. Yeux. Yeux plissés. Noir. Noir et blanc. Tranche de lune, et tranches de lune inversées. Noir. Voix froide, inhumaine. Appel à la vie, soupir délétère. Comptine chantée, menace voilée. Il était une fois.
Lisbeth ouvre les yeux. Les referme. Blanc. Tout blanc. Trop blanc. Elle se redresse. Elle inspire. Elle vit. Pourquoi ? Comment ? Elle rejette ses questions, et se lève. Légère. Elle a l’impression de flotter. Doucement, elle réorganise ses pensées. Elle réfléchit. Le froid qui l’envahit, le noir qui l’a dévorée à petit feu, il n’y a pas de doutes à avoir dessus. C’était la mort qui prenait son dû. Alors pourquoi ? Légèrement perdue, elle regarde autour d’elle. Elle est dans une maison. Ou du moins, elle est dans quelque chose qui ressemble à une maison. Derrière elle, il y a un mur, une grande fenêtre fermée. Le mur est blanc. Un blanc immaculé. A gauche et à droite de l’herbe. Non, une prairie… Libseth contemple l’absence de mur d’un air interdit. Finalement, pourquoi ? Pourquoi met-on des murs pour nous enfermer ? En face d’elle, un mur. Blanc. Et une porte. Lisbeth s’approche, ouvre la porte, entre dans la pièce derrière la porte.
-Ah, tu t’es réveillée ! Tu t’es bien reposée ?
Rejetant l’étrange sensation de familiarité qui titille son esprit, la vieille femme observe le jeune homme en face d’elle. D’une vingtaine d’années à tout casser, vingt-cinq s’il a abusé de la générosité de mère Nature, elle peut affirmer sans hésiter que c’est l’être le plus étrange qu’elle n’ait jamais croisé. L’Etrange mis à part, mais celui-ci, il est hors catégorie. En effet, le jeune homme lui faisant face, non content d’avoir un physique tout à fait charmant, possède aussi des caractéristiques qui le placent visiblement dans la catégorie des hors-normes. Il possède des cheveux mi longs, d’un noir de jais, brillants au soleil. De loin, ils ont l’air incroyablement doux. Mais ce n’est pas ca qui attire le plus le regard. En effet, l’inconnu se trouve avoir deux oreilles de lapin bien duveteuses de part et d’autre de sa tête, et de somptueux yeux… rouges. Même avec les effets du chocolat blanc, Lisbeth commence à se dire qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond du tout.
Lies Milos
Messages : 38 Date d'inscription : 29/08/2010
Feuille de personnage Profession de votre personnage: Etudiant et bosse à droite à gauche Amoureux et en couple avec...: son piano ? Caractère (résumé):
Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Ven 24 Sep - 7:04
moralité: faut pas abuser du chocolat blanc xD
je veux trop savoir le suite!!!!! qui est ce bellâtre inconnu? Je penche pour le lièvre perso (faut arrêter Alice au pays des merveilles mdr
Adrian Macfear Admin
Messages : 601 Date d'inscription : 15/11/2009 Age : 42 Localisation : A toi de deviner...
Feuille de personnage Profession de votre personnage: Bibliothécaire Amoureux et en couple avec...: Personne et tout le monde? Caractère (résumé):
Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Ven 24 Sep - 11:57
Vilains, ce n'est pas un flood! *corrige les deux*
Kälte Wynn
Messages : 202 Date d'inscription : 29/05/2010 Age : 41 Localisation : Dans le congélo, les glaçons, ca fond
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Sujet: Re: L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait. Sam 25 Déc - 19:16
Et la suite est de retouuuuuur Avec en prime un léger retour en arrière parce que le paragraphe précédent a été remanié
Spoiler:
Rejetant l’étrange sensation de familiarité qui titille son esprit, la vieille femme observe le jeune homme en face d’elle. D’une vingtaine d’années à tout casser, vingt-cinq s’il a abusé de la générosité de mère Nature, elle peut affirmer sans hésiter que c’est l’être le plus étrange qu’elle n’ait jamais croisé. L’Etrange mis à part, mais celui-ci, il est hors catégorie. En effet, le jeune homme lui faisant face, non content d’avoir un physique tout à fait charmant, se voit doté de caractéristiques qui le placent incontestablement dans la catégorie des hors-normes. Il possède des cheveux mi longs, d’un noir de jais, brillants au soleil. De loin, ils ont l’air incroyablement doux. Mais ce n’est pas cela qui attire le plus le regard. En effet, l’inconnu se trouve posséder deux oreilles de lapin bien duveteuses de part et d’autre de sa tête, et de somptueux yeux… rouges. Même avec les effets du chocolat blanc, Lisbeth commence à se dire qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond du tout. Autres détails qui ne sont que des détails, mais qui tout de même marquent son esprit au moment de ce rapide inventaire, l’inconnu lapin qui n’en est pas un se trouve avoir des cernes qui concurrenceraient un insomniaque, et semble être en conflit avec les chaussures dans la mesure où celui-ci est pied-nus.
-Je vous connais ? Demande-t-elle finalement.
Subitement, le bellâtre affiche une mine blessée, comme si elle venait de le traiter de pauvre petit voyou ingrat. Un air hypocritement blessé. Lisbeth est rapidement tentée de lui demander s’il n’a pas un lien de parenté avec l’Etrange.
-Allons, ma chère grand-mère ! Tu me rends bien amer !
Lisbeth fronce les sourcils. Son interlocuteur semble s’amuser ouvertement de son incompréhension. Dans ses yeux on peut clairement lire qu’il va la laisser ramer sans lever le moindre poil de sa peluche d’oreille pour l’aider. Sa Salamandre se serait-elle incarnée ? Non. Pire.
-Ah !! Vade retro infâme saccageur de salades ! S’exclame-t-elle alors en le pointant d’un doigt accusateur.
Le sourire de celui qu’elle sait maintenant être le Lièvre s’agrandit, prouvant à la vieille femme qu’elle ne s’est visiblement pas trompée. Alors qu’elle s’apprête à lui faire entendre sa vision des choses, et plus particulièrement sur le fait de changer d’apparence dans le seul et unique but de faire rendre chèvre une pauvre petite vieille qui n’a demandé qu’à vivre envahie par les chats et l’odeur des vieux en phase de pré-mort, voilà qu’il s’approche et pose un doigt sur sa bouche, un sourire malicieux scotché au visage, pour la faire taire.
-Je n’en doute pas, très cher champignon délétère, mais allons discuter autour d’une tasse de thé !
Lisbeth n’a même pas le temps de rétorquer quoi que ce soit, que déjà le lièvre s’est retourné, et marche en direction de ce qui semble être une porte. Lisbeth le suit, légèrement interloquée par ce qui semble être à son esprit formaté par la science et la recherche absolue de la logique une incohérence frappante.
-Lièvre… Pourquoi tu passes par la porte alors qu’à droite, il n’y a pas de mur ?
En effet, le mur se caractérise par l’absence de mur, justement. Il y a le parquet, la délimitation entre le dedans et le dehors marquée par la limite entre les lattes en bois et l’herbe grasse de la prairie, mais il n’y a pas de mur. Simplement l’encadrement de la porte, et la porte elle-même. Le lièvre tourne la tête vers elle en arquant un sourcil.
-Parce que les portes sont faites pour qu’on les traverse, bien sûr !
Il y a des choses pour lesquelles il ne faut pas lutter. Lisbeth n’est visiblement pas dans son monde à elle, alors le minimum de la décence exige bien qu’elle en adopte les règles. A Rome, fais comme les romains, dit-on bien. La vieille traverse donc la porte inutile à la suite de Lièvre. C’est là qu’elle remarque alors que sur l’épaule de son hôte, il y a une queue dorée et écailleuse, qui se balance mollement.
-C’est la salamandre ?
Le lièvre sourit et hoche la tête. Puis il porte la main à son épaule, et semble caresser avec douceur la tête de la salamandre en question.
- …. Il faut partir à la recherche du royaume des pingouins perdus… Ah ! Lièvre ? Qu’est ce qu’il y a ?
Fait alors une voix ensommeillée, et étrangement asexuée qui s’élève de l’épaule en question. Le sourire du lièvre humain s’agrandit encore, bien que son visage prenne une expression réprobatrice, quoi qu’assez douce.
-Tu devrais faire preuve de politesse, tu n’as pas salué notre hôtesse ! - De quoi ? Ah ! Lisbeth ! Vous vous êtes réveillée !
L’intéressée regarde d’un air légèrement interloqué sa salamandre qui, à défaut d’avoir changé son fusil d’épaule, a décidé d’habiter sur l’épaule d’un autre.
-Mais qu’est ce que tu fais là ? Et je suis où ? Et pourquoi tu lui dors dessus ?
L’animal secoue sa tête reptilienne.
-Je dors sur Lièvre parce que je vais le manger un jour ! Et pour le reste, attend qu’on soit arrivés au jardin, Alice va être vexée si on t’explique tout avant elle. -Alice ?
Mais elle n’a pas eu de réponse. Déjà, Lièvre et sa salamandre s’approchent d’une table où sont attablées déjà deux personnes. En s’approchant, Lisbeth peut les détailler plus facilement. Le premier est un homme. Du moins, à observer ses ongles et la forme de sa mâchoire, ca semble être un homme. Celui-ci a de longs cheveux blancs qui lui arrivent à peu près au niveau des reins, cependant, il n’est pas vieux. A vue de nez, il doit avoir environ vingt-cinq ans, ou si ce n’est pas le cas, alors Lisbeth veut connaître la marque de sa crème antirides. Ses mains sont longues, fines, élégantes, avec des ongles d’un blanc nacré. De loin, déjà, elle peut apercevoir ses yeux. Ils sont verts émeraudes, et semblent briller d’une lueur intérieure absolument fascinante. Sur son nez est perchée une petite paire de binocles sans branches, mais il regarde par-dessus celles-ci, au point qu’on peut se demander à quoi elles servent. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est vêtu de manière plus que personnelle. En effet, la vieille femme a la sensation de se trouver face à un être étrange sortit du dix huitième siècle, avec un haut de forme haut en couleur et en rubans agencés de manière totalement anarchique, et pourtant assez élégante en définitive. Elle a eu un choc en observant la seconde personne. Elle a de longs cheveux blonds, ondulés, lui arrivant aux épaules, de beaux ongles délicatement manucurés quoi qu’un peu longs et joliment rosés, un air délicat et précieux, une robe de petite enfant sage blanche et bleue… Une copie conforme de l’affreuse peste rose. D’un air méfiant, elle finit de franchir la distance qui la sépare de la table. Et elle regrette de ne pas avoir une de ces horreurs en porcelaines à lui casser sur la tête. On ne passe pas d’un monde à l’autre pour se faire harceler de visu par ses mêmes cauchemars, que diable !
En la voyant, l’Affreux Monstre Rose se met à sourire. Et c’est là que Lisbeth cesse de voir toute ressemblance entre l’inconnue et l’horreur qui partage ses gènes. En effet, celle-ci se voit être capable de sourire d’un air sincère, certes un peu effrayant, mais néanmoins sincère. Effrayant dans la mesure où il est purement carnassier. En effet, ses dents, blanches et parfaitement alignées au demeurant, se voient aussi être aussi pointues que des aiguilles. Paradoxalement, Lisbeth se sent assez soulagée de cette différence carnassière.
-Vous vous êtes enfin réveillée !! Je ne pouvais plus attendre ! - Je vous demande pardon ?
Sans se sentir nullement offensée de la réponse quelque peu froide de sa nouvelle venue, la jeune fille s’est levée et jetée au cou de la vieille femme. Vieille femme qui semble s’être changée en statue de sel sous la surprise. Une exubérance sincère surprend lorsqu’on se voit baigner à longueur de temps dans l’hypocrisie, la jalousie, la méfiance et la mésentente cordiale. Avant de lui avoir laissé le temps de se reprendre, la jeune fille, déjà, lui recule le siège qui semble lui être attribué, un sourire légèrement excité accroché à son visage de poupée modèle, en attendant que Lisbeth s’y asseye, chose qu’elle fini par faire le temps que les connexions de son cerveau daignent se refaire.
-Je vous sers du thé ? Demande alors l’inconnu aux cheveux blancs. -Non. Non merci.
Effectivement, aimer le thé est un acquis culturel, certes, mais son amour des feuilles dans l’eau chaude a failli littéralement la tuer, ce qui crée à présent un sentiment de répugnance chez la miraculée.
-… Mais je prendrais un peu de jus de cassis, ajoute-t-elle un peu précipitamment confrontée à son air un peu dépité.
Voilà qu’ils lui donnent mauvaise conscience, maintenant. Ignorant ostensiblement le sourire rayonnant qui a fleuri sur les lèvres de l’inconnu, elle prend le verre qu’on lui tend, ainsi qu’un biscuit posé sur la table et semblant crier « mangez moi ! » tandis que Lièvre et l’inconnue prennent place autour de la table. Du coin de l’œil, elle voit Salamandre sauter souplement de l’épaule de son ancien mode de locomotion, et manger tranquillement le biscuit que celui-ci a posé dans la coupelle devant elle. Le jeune homme aux cheveux blancs porte sa tasse à ses lèvres, bois délicatement, tandis qu’Alice en fait de même. Aucun bruit, petit doigt en l’air. Sans-faute comportemental. Lisbeth a une étrange impression de déjà vu. Celle-ci, afin de ne pas se sentir trop en marge par rapport aux autres sirote doucement son jus de cassis. Elle n’a pas le cœur à faire du bruit ce faisant. Enfin, l’inconnu pose doucement sa tasse, ses mouvements parfaitement calqués à ceux de la blonde, ce qui commence à faire croire à Lisbeth qu’ils ont répété leur numéro plusieurs heures à l’avance. La tête à chevelure blanche s’exprime finalement.
-Bien le bonjour à vous ! Je me nomme Mad Hatter, mais vous pouvez me nommer Mad.
Lisbeth commence à avoir de sérieux doutes quant à sa santé mentale.
-Mad Hatter ? Comme dans Alice au pays des merveilles ? Demande-t-elle alors. -Non, Alice, c’est moi, répond alors la blonde avec une once de fierté personnelle.
Lisbeth porte ses mains à ses tempes en soupirant, sentant déjà les prémices d’une migraine assassine. Sans paraître offusqué de son manque évident de coopération, Mad continue tranquillement.
-Salem et March vous ont fait entrer dans notre chaleureux monde. Il se trouve qu’en temps normal, c’est au Lapin Blanc de vous faire passer, et vous expliquer où vous vous trouvez, mais que celle-ci est actuellement en congés maternité, et c’est moi qui assure le remplacement du temps qu’elle revienne… - Attendez, quel lapin ?! Et qui c’est ce March ? Et ce Salem ?
Lièvre lève alors la main en souriant paisiblement.
- Certes, March Hare est mon vrai non, mais Lièvre, je ne dis pas non. Quant à Salem… fait-il alors en terminant sa phrase en caressant doucement l’échine de salamandre dans le but de la désigner. -Et tu n’aurais pas pu le dire plus tôt ?! S’exclame alors Lisbeth. -Mais tu n’as pas pensé à me le demander.
Mad Hatter s’éclaircit la gorge sans cesser de sourire, réclamant ainsi le silence et l’attention générale.
-Quoi qu’il en soit, je suis ici pour vous accueillir et répondre à toutes vos questions !
Lisbeth le fixe alors en ressentant l’étrange tentation de lui taper sur les doigts à coup de règle en bois. Quoi qu’il en soit, hein ? Insolent !
-Soit. Alors où suis-je ? Assène-t-elle finalement d’un air sec et pédant. -Dans notre monde. Répond-il en souriant.
Un léger tic nerveux soulève le sourcil de la vieille femme. C’est un miracle. Quelqu’un d’encore plus agaçant que Lièvre…March… Non, Lièvre, c’est mieux. Lièvre donc.
-Qu’est ce que votre monde ? Poursuit-t-elle. -Tout.
Lisbeth serre un pan de la nappe dans son poing droit. Si elle lui fait avaler son assiette, il n’en sera pas plus causant, loin de là, malheureusement. Sentant que son hôte n’était pas loin de l’implosion, Alice vola à son secours avec son sourire si gentiment effrayant.
-Ici n’a pas de nom. C’est un endroit à part sans véritable substance. Commence telle.
Lisbeth soupire. Ca promet d’être long. -Alors qu’est ce que c’est qu’ici ? Demande Lisbeth sans comprendre. - Des pensées. Toutes les pensées, tous les rêves, tous les contes, les cauchemars, les histoires… -C’est pour ca que vous sortez d’Alice au pays des merveilles ? Fait-elle avec circonspection -Oui, exactement ! Répond Alice avec un sourire chaleureux tandis que Mad boude ostensiblement dans sa tasse. -Et si je me promène dans la forêt, je vais tomber sur un petit chaperon rouge qui va m’apporter une tartine ?
Lièvre intervient avec une mine pensive.
-Et bien le Chaperon est partit en lune de miel avec le petit poucet, alors ca ne sera pas pour tout de suite, mais normalement, oui…
Lisbeth choisit ce moment pour se vider d’une traite son verre. Il y a un peu trop d’informations à gérer à la fois pour son pauvre petit cerveau fatigué.
-Bon. Pourquoi je suis là moi ? Demande-t-elle ensuite. -Et bien… Commence Lièvre avec l’air penaud d’un enfant pris en faute. Tu semblais mal en point, alors… - Nous avons appelé le Lecteur pour te faire entrer, termine Salem à la place de son ami. -Le Lecteur ? S’interroge alors Lisbeth - C’est quelqu’un de particulier… Il passe de monde en monde librement sans aucune contrainte, et il arrive à tirer du néant la moindre idée qui n’arrive pas à s’engendrer d’elle-même. Ou inversement de la renvoyer au néant. -Vous vous engendrez ? Vous apparaissez comme ca par miracle comme une fleur ? -Et bien non. Les contes les plus anciens s’engendrent d’eux même car ils sont les plus complets, mais pas les autres. -Je vois… Fait alors Lisbeth sans voir. Et Salem, tu viens de quel conte ? - D’aucun... répond alors l’intéressé. -Mais alors… -Je suis une idée qui s’est engendrée dans un corps à ma naissance. Finit-il. -Je ne comprends rien. Aucune importance. Comment puis-je rentrer chez moi ? Demande alors Lisbeth en s’intéressant à nouveau à Mad. -Et bien théoriquement, vous ne pouvez pas. Enfin, si, vous pouvez, mais il va falloir en parler avec le Lecteur parce que… Ah ! Carotte !
Lisbeth a sursauté, et fusille à présent le fou du regard. Quoi carotte ? Il veut une soupe ? Mais l’intéressé ne semble pas s’inquiéter du regard assassin que la vieille lui lance, puisque déjà il se lève, une montre à gousset dans la main.
-Je suis en retard !!
Après réflexion, elle se dit qu’il ne manque plus que des oreilles duveteuses et un petit pompon juste au dessus de cette partie du dos qui perd son nom pour que le tableau soit complet. Mais voilà déjà que Mad s’en va, précédé d’Alice qui le suit en sautillant joyeusement.
Baissant la tête, Lisbeth se rend compte que les tasses, la théière et les soucoupes suivent déjà le couple étrange du haut de leurs petites, et nouvelles pates.
Voilà, c'était votre cadeau de noël *sors*
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L'histoire d'une vieille qui s'ennuyait et d'un monde qui avançait.
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