Kiyotoki Spécial! Pour des études décontractées et tout en sucre [PV Alekseï]

Hm ? 6 heures de matin ? … Les cheveux en bataille – plus que d’habituée car avouons-le, Monsieur ne paraissait jamais vraiment coiffé avec ses cheveux en épis et légèrement bouclés – l’homme grogna, étalé dans son lit, ventre à l’air. Il n’avait aucune envie de se lever. Qui avait eu la mauvaise idée de faire un emploi du temps aussi contraignant ? Et pourquoi les études commençaient à 8 heures d’ailleurs ? Il n’avait eu aucun droit de contester puisqu’il avait eu la chance de pouvoir intégrer cet école comme surveillant mais quand même… Dans un bâillement à s’en faire craquer la mâchoire, Kiyotoki se redressa, se grattant l’arrière du crâne en tentant de se réveiller bien que l’envie de dormir fut encore bien présente. Il n’y avait pas le choix, de-bout ! Et en plus il ferait mieux de se dépêcher, vu qu’il était actuellement dans un hôtel et pas un de ces hôtels de luxe, non, puisqu’il n’avait pas vraiment d’argent. Il aurait pu voir pire, ce n’était pas dramatique… Trainant des pieds, il se dirigea vers la salle de bain en se postant devant le miroir pour ne voir qu’un reflet aux traits mornes et aux yeux tout aussi peu attrayants. Déjà qu’ils paraissaient fatigués, rajoutez-y de la vraie fatigue et vous verrez le résultat. Attirant n’est-ce pas ? La meilleure façon de se réveiller était de se mettre la tête sous de l’eau bien froide, et c’est ce que fit notre permanenté naturel tout en hurlant. Une fois l’étape de la douche passée, il décida de prendre un petit déjeuner bien consistant ; le tout composé de beaucoup de confiture – oui parce que trouver de la pâte de haricots rouges en Ecosse était strictement impossible – avant d’aller s’habiller d’un costume blanc pour la veste, rose pour la chemise et violet foncé pour le pantalon ainsi que pour la cravate. Tape à l’œil ? Complètement. Mais que voulez-vous, quand on est marginal, rien ne nous effraie, pas même le ridicule puisqu’on pense ne pas l’être. Parfumé, coiffé – ou presque -, Kiyotoki se munit de ses affaires pour remettre les clés de la chambre à la réception et se rendit à la prestigieuse école, valise en main et sucrerie à la bouche.

Il devait être près de 7 heures et demi lorsqu’il atteignit enfin l’entrée principale. Il n’y avait pas à dire, ça en jetait. Un petit sifflement de la part de l’homme aux cheveux blancs et il entra dans le bâtiment, regardant les alentours avec intérêt.

"Ah, c’est du luxe, c’est du luxe. Dire que je vais travailler là-dedans, t’es bien verni Kiyotoki !"

Le ton resta bas et sans intonation particulière. Il parlait tout seul ? Il paraît que ça détendait, mais dans son cas, c’était une habitude et puis les remarques étaient faites pour être entendues, non ? Baillant une dernière fois, il se rendit à l’office pour récupérer son emploi du temps, faisant vaguement connaissance et repartit s’installer dans le lieu désigné : la salle d’études. Bien entendu, ses bagages avaient été déposés dans un casier spécial, le temps qu’il vienne les récupérer lorsqu’il aurait terminé sa journée.

"Bon les mioches, vous avez intérêt à vous tenir à carreaux, Kiyotoki est arrivé, alors vous avez intérêt à être sages, ikimasu."

Dit-il en posant ses mains sur le bureau, prenant une pose de professeur. Le voilà qui s’amusait déjà dans la salle vide comme un gamin, imbécile qu’il était. Si sa venue dans cette école était pour le rendre plus mature, n’était-ce pas l’inverse qui risquait de se produire à cause du jeune âge de tous ces élèves ?

Invité

Il n'est pas de plus sublime et parfaite créature que le chat. Grâce incarnée, perfection du bout des oreilles pointues jusqu'à la queue arrondie, des pattes de velours silencieuses. Un bout de nez rose à croquer. Des yeux vifs et alertes sur l'environnement de leur propriétaire. Une souplesse à faire frémir d'envie le plus grand des gymnaste du monde. En revanche, l'intelligence de certains était encore à prouver.
Couchés sur leur maître encore endormi, les deux félidés se prélassaient, insouciant du monde et de sa folle passion pour la vitesse. L'un ronronnait, roulé en boule sur la tête de l'homme, l'autre s'étirait de toute sa longueur contre les jambes dudit homme. Me plus jeune s'agita, une oreille en premier. Puis une moustache, et enfin il daigna s'étirer, venant perdre ses pattes dans les cheveux de son maître.

-Humpf...

Cri de l'homme tiré du sommeil avant que l'heure ne soit venue. La boule de poil, un chaton tigré acheva de se réveillé, repliant ses pattes sous lui. Il jugea les cheveux sombres à son goût puisqu'il commença à les mordiller. Nouveau marmonnement de protestation du maître. Puis ce fut à l'autre de faire des siennes. Une tigrée, femelle d'environs trois ans qui venait de s'asseoir, une patte sur la jambe de son maître. Non il ne se lèverait pas avant que le réveil ne l'ordonne! Hélas, c'était sans compter sur les miaulements intempestifs des félins réclament pitance. Bien obligé d'aller nourrir les bêtes, l'homme se retourna, ramenant la couverture sur sa tête. Non, il était le maître, il devait se faire respec....La sonnerie du réveil acheva de le démoraliser.

-Est-ce qu'au moins un matin par semaine vous pourriez me laisser dormir jusqu'à ce que le réveil sonne?

Sans doute pas non. Etouffant un soupir de lassitude, Alekseï s'extirpa de l'emprise tellement douce de sa couverture pour s'asseoir sur le bord du lit. Enfin lit, c'était bien plus grand qu'un lit normal. Tout était plus grand ou plus....plus que la normale! Il reconnaissait bien le goût de son oncle pour la démesure. Parce que l'appartement n'était pas à lui, pas plus que la voiture. La seule chose qu'il possédait c'était, ses chats peut être? Il n'allait pas s'en plaindre bien sûr, pas plus qu'il ne se plaignait de son travail. Celui de professeur particulier s'entend, l'autre il ne l'avait pas choisi.

Alekseï. Rien que ce prénom le trahissait. Un russe, un pur, en vodka et en polka, holé! Non lui ne savait pas danser ça, et il ne buvait plus depuis longtemps. Il ne faisait plus grand chose depuis longtemps d'ailleurs.
Il délaissa ses fauves miniatures pour un détour à la salle de bain. Il était où l'interrupteur? Ah oui, par là. Deux pas vers le miroir et…oh Seigneur quelle tête! Il en grimaça tout en retirant le kimono de soie noir qui lui servait de pyjama. L’étoffe ne fit aucun bruit en s’échouant au sol. Il fouilla ensuite à la recherche d’une serviette et se glissa sous la douche. Un engin de guerre dont on ne décrira pas les multiples fonctions. Perdu sous le jet tiède, le russe prit le temps de remettre chaque pensées dans la bonne case de cerveau, sorti et se sécha vigoureusement. Bon, il ressemblait plus à quelque chose maintenant. Même si la fatigue venait creuser des cernes sous ses beaux yeux améthystes. Une couleur que certains lui enviaient, qui marquait, toujours. Une si jolie couleur. Comme ces reflets violines adoucissant le noir de ses cheveux. Tout comme cet éternel sourire collé à ses lèvres, ou ce regard qu’il posait sur le monde. Ah les drôles, si ils savaient. Le sous-vêtement vint recouvrir la rose noire aux trois épines tatouée sur l’aine, ne laissant voir que le contour d’un pétale. Pourquoi une rose? Ce n’est pas très « viril ».
Vint ensuite le jean et la chemise. Elle aussi dissimulait une marque. Tellement disgracieuse comparée à cette rose. Des traits grossiers. Et pourtant qu’elle avait été douloureuse cette leçon. A jamais gravée dans sa chaire pour que jamais il n’oublie ce qu’il était, d’où il venait, ni pourquoi. La croix du Christ. Normal pour un prêtre non?

Parce que oui, en plus d’être enseignant il était prêtre. Il faisait les mariages, les baptêmes, les cours de catéchismes, les visites aux club du troisième âge, pas les enterrements. La Bible de poche dans son sac, une croix sur l’omoplate, un homme bien propre sur lui. Un homme souvent malade, souvent fiévreux, pas bien méchant. Ses voisins vous le diront. Un homme agréable à vivre, très discret, très méfiant aussi. Un religieux qui ne croyait pas en Dieu. Etrange n’est-ce pas? Qu’elle idée d’être prêtre quand sa seule ferveur se porte aux religieuses au chocolat auxquelles il voue un culte.
Une fois ses cheveux attachés, le petit-déjeuner prit et les fauves nourris, Alekseï quitta l’appartement pour se rendre sur son lieu de travail. Une école de riche et de débauchés. Là-bas tout le monde savait qu’il donnait des cours particulier sans être vraiment professeur. Et tout le monde savait qu’il faisait parfois la messe du dimanche. On riait bien d’ailleurs. Un prêtre dans l’école des plaisirs, lui qui a fait vœux de chasteté. La bonne blague! Mais il ne tourne pas rond cet homme de faire des choses aussi étranges. Ba, les bruits de couloirs il s’en fichait comme sa première paire de chaussettes!

Le prêtre franchissait les grilles de l’école, garant sa voiture sur le parking, et prit la direction des salles de cours. Aujourd’hui c’était soutient d’histoire, sa matière préférée. Le russe était absorbé par le cours à venir, tant et si bien qu’il ne remarqua pas immédiatement que quelqu’un d’autre était là. Et il ne vit pas non plus la chaise au milieu de la salle sur laquelle il trébucha et se retrouva au sol. Son boitier à lunette glissa sous le bureau Encore un peu agar de sa chute, Alek se redressa en se frottant la tête et geignant de douleur. Pourquoi ce genre de chose ne lui arrivait qu’à lui seul? Et voilà qu’il avait perdu ses lunettes et que…

-Non j’ai oublié mes copies!

Long soupir de désespoir alors qu’il se laissait retomber sur sa chaise. Le russe leva la tête vers l’inconnu, et la laissa retomber aussi sec. Était-il trop tard pour retourner dormir?

-Vous êtes en avance pour le cours, désolé j’ai oublié les copies mais j’ai les notes. Dites-moi votre nom et je regarde ça dans…disons dix minutes.

Hah ? C’était qui celui là ? Et d’abord c’était quoi cette manière de rentrer ? Le permanenté naturel regarda l’homme avec un air semblant fatigué : c’est ce qu’on appelait l’air « blasé ». Quelle gamelle… Quelques secondes après que les informations montent au cerveau et qu’il se refit la scène dans la tête, le nouveau surveillant se mit à rire. Ca c’était du cas désespéré ! Et en plus il avait oublié ses copies, vraiment, bravo !

"Oi, tu tiens plus debout ? Faut pas picoler le matin c’est pas bon pour toi"

En fait il n’en savait rien. Déjà il s’attendait à la réponse classique « mais c’était de la faute de la chaise ! », truc bidon que lui-même employait parfois, et en plus là c’était vrai. Alors là, ce qui l’étonna était le fait que l’homme trébucheur lui parle comme à un élève. Il avait vraiment une tête d’élève ? Ouvrant un peu plus les yeux, l’adulte se dirigea vers ce professeur bizarre et s’accroupit pour le regarder d’en bas, mains pendant sur les cuisses.

"Hein ? Moi un élève ? Je crois que tu ferais mieux de remettre tes lunettes, je suis surveillant…"

Avait-il lâché d’un ton naturellement las. Non mais vraiment, c’était la meilleure ça… Comme pour vérifier s’il ressemblait bien à un adulte, il regarda ses vêtements, ses mains, ses bras… Y’avait aucune erreur possible ! Ouais, c’est l’autre qui devait être louche, ça devait être ça… Se relevant ensuite, il fouilla dans sa poche et sortit un bonbon qu’il s’empressa de mâchouiller tout en regardant le mur d’en face d’un air totalement intéressé.

"Bon alors, on fait quoi maintenant ?"

Parce que ce n’était pas que c’était ennuyeux mais presque… Déjà que surveiller n’allait pas forcément très actif… Ceci dit, ce n’était pas bien grave car notre homme était de nature paresseuse alors moins il en faisait, mieux c’était. Tiens, d’après ce qu’il avait compris, il devrait aussi faire un tour du soir pour voir si les élèves ne faisaient pas trop de bêtises. Et quelles bêtises d’ailleurs ? Déchirer le cahier de son voisin ? Lui mettre de l’eau dans les chaussettes ? Lui piquer son sous-vêtement ? Quoi d’autres ? En fait Kiyotoki pensait vraiment trop comme un adolescent et l’idée qu’il pouvait y avoir des activités sexuelles douteuses ne lui avait pas effleuré l’esprit, et pourtant il aurait du, en tant qu’adulte. Ne savait-il pas que cette école était justement réputée pour regorger de ces choses-là ? C’était à croire qu’il s’était bien mal renseigné. Lui avait seulement cherché profit pour pouvoir prouver qu’il était digne d’être le père de son fils car, oui, il avait un fils. Etrangement, à chaque fois qu’il le disait, personne ne le croyait ou bien on lui riait au nez. Ah… Il avait une tête si peu crédible pour qu’on réagisse de cette manière ? Après tout hein… Il pourrait juste en profiter un peu plus, un petit peu de liberté supplémentaire ne pouvait pas lui faire de mal. Mais seulement, s’il savait où il avait mis les pieds… Il aurait vite fait marche arrière, cependant il était trop tard à l’heure actuelle.

Déjà trop fatigué de rester debout, le perce-neige alla s’asseoir sur l’une des tables vides et croisa les bras, baillant pour la quatrième fois de la matinée. Voilà une journée qui allait s’annoncer intéressante. Et il faisait quoi Monsieur-je-me-pète-la-figure-par-terre-comme-un-pas-doué ? Heureusement qu’il ne s’était pas étalé comme ça devant ses élèves car ils auraient de suite piqué un fou rire monumental ! Lui ne s’était pas gêné d’ailleurs.

"Oi, on fait quoi ??"

Perdant patience à l’absence de réponse de l’autre adulte, le surveillant reformula sa question mais fut prit d’une subite quinte de toux : il venait d’avaler le bonbon de travers. Viiiite viiite ! Se tapant au niveau du sternum, il réussit à faire descendre cette méchante pâte sucrée et reprit son souffle, reprenant une couleur normale. Ah mais quel imbécile ! Maintenant l’autre pourrait aussi se moquer de son cas et ça serait une raison tout à fait suffisante. Tiens pour la peine il se leva et marcha vers le fond de la salle pour écrire des idioties sur le tableau et dessina n’importe quoi, histoire de cacher sa gêne. Le prof casse-figure : 1, Kiyotoki : 1. Tiens d’ailleurs il avait oublié de lui dire son nom en passant, mais ce n’était pas bien grave. Pfeuh…

Invité

Qui était l’imbécile heureux qui avait placé cette chaise à cet endroit! Forcément ça allait lui tomber dessus, lui qui était d’une maladresse affligeante. Ah oui il était beau le délinquant russe, il se prenait les pieds dans la première misérable chaise placée sur sa trajectoire. Pour sûr que Dimitri se serait bien foutu de lui en le voyant comme ça. Prof et prêtre, non vraiment il ne restait plus rien de ce petit merdeux qui caillaissait les voitures et cassait les vitrines pour voler une pâtisserie. A la place restait il y avait un homme donnant des cours particuliers d’histoire et de langue, et en plus il faisait la messe le dimanche ou célébrait les mariages. Non vraiment, niveau reconversion, Alekseï était au sommet du radicalement opposé.

Voilà qu’en plus, non seulement de se farcir la honte du jour, il se ramassait en beauté devant un parfait inconnu. Ah il était beau le premier contact! Oui car il était scientifiquement prouvé que la première impression était toujours la mauvaise, mais pouvait persister très longtemps avant que l’autre personne ne change d’avis à votre sujet. Or, voilà qu’il passait pour un maladroit, certainement alcoolique, tête en l’air bigleux. On ne pouvait pas faire pire.
Le russe se massa le crâne un court instant avant d’enfin lever les yeux vers son inconnu du jour. Un homme aux cheveux blancs. Pas courant comme couleur certes, mais cela n’était qu’un menu détail. Lui avait bien les yeux améthystes, alors on ne dirait rien.

-Non je n’ai rien bu, c’est juste un faute d’inattention de ma part. Ca m’arrive souvent.

Il rit de bon cœur comme pour se persuader lui-même qu’il ne passait pas totalement pour un abruti et se releva en époussetant ses vêtements. Bien, ça c’était fait. A présent passons à l’étape « je me penche un peu sur la personne à côté de moi pour voir si elle me dit quelque chose. » Autant dire que si il l’avait déjà croisé il s’en serait souvenu. Les gens aux cheveux blancs ça ne couraient pas les rues, surtout habillés de façon si voyante. Alek lui sourit donc et se présenta comme il convenait de le faire, sans tendre la main par contre:

-Désolé je ne suis pas vraiment réveillé. Alekseï Demid. Et puisque vous n’êtes pas élève, vous êtes?

On devinait aisément qu’il était russe, et ce rien qu’au son de sa voix. L’accent persistait malgré qu’il n’ai pas mis les pieds dans son pays natal depuis treize ans. Il roulait les R sans le vouloir, et encore ça ce n’était rien. Il fallait voir quand son oncle l’avait récupéré!
L’autre était surveillant, voilà pourquoi son visage ne lui était pas familier. Alek devait passer à peine une dizaine d’heures par semaine à l’école, et ses trajets se résumaient à « entré-salle de cours-sortie. » La case salle des profs il ne s’y rendait qu’une fois par mois en général pendant moins de quinze minutes. Autant dire qu’il était ici en tant que fantôme, seuls ses élèves pouvaient se venter de le connaître. Les autres professeurs ne l’avaient vu qu’entre deux courant d’air, quand aux surveillants ils devaient le connaître en tant que nom lâché dans une conversation du genre: « tient, monsieur Demid a encore oublié ses copies sur le bureau. » Pas grand-chose donc. Ce n’était pas faute de travailler son comportement social. En même temps il redoutait de trop se lier aux gens, surtout si ceux-ci venaient à avoir vent de ses antécédents. On ne pouvait lutter contre les préjugés, et lui en tenait une bonne couche. Qu’aurait-on dit si on avait appris qu’un ancien toxico donnait des cours à de jeunes innocents? Bon d’accords ils n’avaient d’innocents que le qualificatif.

-Eh bien, personnellement je donne un cours dans dix minutes. Si vous n’avez rien à faire vous pouvez rester ici, c’est un groupe de quinze élèves ils seront calmes.

Oui enfin calmes, ça c’était vite dit. La chose qu’on ne lui avait pas dis en l’acceptant à la Sweet était bien entendu le caractère hautement pervers du poste. Lui quand il avait lu « professeur de langues » il avait compris « professeur de langues ». Et pas « professeur de langues » au sen physique de la chose. Quelle ne fut pas sa surprise quand un de ses élèves lui fit des proposition que nous ne citerons pas ici. Mais à force de refus polis, et d’attaques de brosse à tableau, on lui avait fichu la paix.

La sonnerie annonça le début du cours, laissant entrer le groupe dans la salle. Ils étaient assommant de paroles en tous genres dès le matin. Mais qu’avaient-ils à se dire à peine le lit fait et le petit-déjeuner avalé? Mystère.
Le russe s’installa au bureau, sortant le cours d’aujourd’hui. Enfin cours, il s’agissait plus de notes qu’autre chose. Le principe était simple: il venait avec ses notes et son savoir, les élèves apportaient les questions. Car ses cours étaient basés sur le volontariat et rien d’autre. L’ambiance restait courtoise, mais plus détendue qu’un cours normal. Alek ne se privait pas de blaguer avec eux à partir du moment où ils respectaient les trois règles qu’il avait imposé le premier jour. De un, on vient par envie ou besoin, alors surtout on ne les casse pas aux autres! De deux, on participe et on travaille sérieusement. De trois, on ne touche pas au professeur! Il frappa une fois dans ses mains et le silence se fit. Rituel du matin passé, il s’excusa d’avoir oublié ses copies, sourire forcé aux lèvres et main derrière la tête. Evidement il y eut protestations:

-Quoi encore?
-Monsieur c’est la deuxième fois cette semaine!
-C’est pas sérieux ça monsieur!
-Oui, oui bon je sais je suis incorrigible. Mais comme je suis le professeur, j’ai tous les droits, interrompit le plus vieux en croisant les bras sur la poitrine.
-Et la liberté d’expression alors? On va se révolter contre l’oppression! Ah ils étaient en forme dès le matin.
-Ouai! Comme la révolution d’octobre! Attaque directe à ses origines.
-C’est une mode éphémère ces histoires de démocratie, renchérit le professeur en hochant la tête d’un air de celui qui sait tout. Bon, trêve de plaisanterie. Vous avez une interro dans deux semaines, on va bosser ça.

La plaisanterie s’arrêta donc sur ordre du russe et le cours commença véritablement. Ils posaient les questions, lui répondait, réexpliquait, détaillait un point, le tout avec le sourire. Assit sur le bureau, le russe s’empara soudain de la craie qu’il lança vers un élève en tonnant:

-David!

Le concerné se reçut l’objet en pleine tête, une belle trace blanche entre les deux yeux. La classe éclata de rire, l’un d’eux se moquant ouvertement de la victime:

-Et là il y a pénalty.
-Oh et c’est bon hein!
-Monsieur j’ai une question.
-Oui? Silence dans la salle.
-C’est qui lui?

Lui désignant le surveillant qui risquait bien vite de s’endormir si on ne lui trouvait pas une occupation. Le russe répondit donc en haussant les épaules:

-Sir William Wallace?

Rien bu hein ? Ben voyons ! C’est ce qu’on disait tout le temps pour justifier une maladresse mais il y avait un détail qui ne trompait pas : l’haleine alcoolisée. Or celui-ci ne sentait pas l’alcool, donc justification acceptée ! Alors c’était un maladroit ? Non, non pas comme lui, lui c’était autre chose, bien autre chose… N’est-ce pas ? Bref, alors il s’appelait …Al.. Alekseï… ? C’était quoi encore ce prénom bizarre ? Et en plus c’était c**ant à prononcer…

« Et puisque vous n’êtes pas élève, vous êtes? »

Se rendit-il enfin compte. Pas trop tôt tout ça ! L’homme aux cheveux couleur neige se retourna vers l’adulte, la craie à la main et ce même air insignifiant peint sur le visage. Allez, il fallait aussi faire les présentations, histoire de savoir à qui on parlait mais pour ce fameux…Al’ machin truc, ça serait Al’, au moins ça serait nettement plus facile à retenir ! Et puis c’était plus court.

« Kiyotoki Munataka, surveillant à temps plein ou presque. Dans la vingtaine d’années, n’aime que ce qui est sucré et dormir puis c’est tout. »

Dit-il d’une voix morne. Ca c’était fait. Notre décoloré naturel se fichait pas mal de l’avis des autres d’ailleurs si ça ne plaisait pas, alors qu’ils passent leur chemin. Posant enfin la craie sur le bureau il admira son œuvre en se reculant, voir à quoi tout ça ressemblait. Bof pas terrible terrible mais c’était toujours mieux que rien non ? Après tout on s’amusait comme on pouvait.

« T’es prof’, c’est ça ? »

Prononça-t-il dans un mauvais anglais, et en plus il le tutoyait… Non, rassurez-vous il ne le faisait pas avec tout le monde mais pour lui les profs – enfin jeunes – étaient des « collègues », puis après tout, pourquoi toujours mettre ces fichues barrières hein ? Bref, voilà que le drogué national de sucreries se dirigea à côté du cascadeur en herbe, se plaçant à côté de lui. Hm, déjà il était plus grand semblait-il…Détail anodin. Ensuite une « merveilleuse » idée s’échappa des lèvres de ce… Hein quoi ? Oui d’abord il était de quelle origine ? Kiyotoki était profondément inculte mais selon lui c’était un détail sans importance car ça ne l’empêchait pas de vivre ni de se faire comprendre d’ailleurs. Alors il allait rester ici pendant que Monsieur faisait cours ? Attendez, il n’était pas censé assister à ce genre de choses ! C’était encore pire que tout, il allait complètement s’ennuyer voire s’endormir ! Et puis comment ça rien à faire ? Il travaillait là !

« Oi, c’est une salle d’étude, j’attends ceux qui doivent aller en colle, donc je travaille, même si ça se voit pas »

Voilà qui était dit. Ca c’était fort tout de même. Puis la sonnerie retentit, mélodieuse – il avait du mal à s’y faire d’ailleurs – pendant qu’une masse grouillante de pré-pubères, ou presque –avançaient en direction de la pièce. Bah, il fallait gérer ces horreurs qui sentaient la richesse à 10 kilomètres à la ronde ! D’ailleurs, qu’est-ce qu’ils avaient d’aussi intéressant que ça ? Le statut ne faisait pas l’homme et puis il ferait de cette heure de cours son expérience. Comment étudiaient-ils ici ? Ca serait la grande occasion d’en faire un petit compte-rendu personnel, tiens et puisqu’il était surveillant, il s’amuserait à dire ce qui va ou non sur le cahier de ces gamins.
Bon, déjà, il ne ferait pas un cours ordinaire… Ah bande de chanceux. Et en plus, ce n’était pas strict. Deuxième bonus. Mais mauvais point , Monsieur le Prof’ Casse-Binette avait oublié ses copies ! Quel manque de professionnalisme !! Kiyotoki se contenta de rire comme un imbécile lorsqu’on fit remarquer que le prof’ était un étourdi. Et bien quoi ? On n’allait pas pleurer, si ?

« Oi oi, comment veux-tu qu’on te prenne au sérieux avec ça, prof’ ? »

Renchérit l’homme aux cheveux couleur neige, assis à un bureau, imitant l’élève. S’il devait assister au cours alors autant imiter l’un de ces énergumènes, ça serait déjà plus drôle et ça le mettrait plus dans l’ambiance. Aujourd’hui il jouerait les deux rôles : tantôt l’élève, tantôt le surveillant même. D’ailleurs il se pencha exprès sur le cahier d’un élève pour tenter de lire, louchant de façon exagérée. Après maintes péripéties, voilà qu’une question franchit les lèvres d’un élève ; LA question.

« Qui je suis ? Un élève, comme vous, ça s’voit pas ? »

Ben oui quoi, après tout le prof’ l’avait confondu tout à l’heure alors pourquoi ne pas jouer le jeu. Et c’était quoi ce Sir William machin truc ??? On parlait de lui ? Objection !!

« C’est quoi ce nom tordu ? Et c’est qui ce Ouallas ? Un acteur ? Un vendeur de chaussettes ? Ah non, je sais, le domestique du maître !! »

S’exclama-t-il en pleine salle, sans en avoir honte. On riait à sa débilité ou alors on était consterné. Si Monsieur le Professeur avait inventé un nom alors autant continuer en inventant la suite de l’histoire ! Dans un calme absolu, il regarda toute la classe qui lui faisait face, les yeux « morts » et l’air terriblement concentré. Quoi, il ressemblait pas à un élève c’est ça ? Bon, d’accord d’accord… Mais il écouterait le cours quand même, histoire de pouvoir vanner le prof’ quand il le pouvait… Et ne croyez pas qu’il s’amusait, non, il travaillait ! Il surveillait la classe là… Même si c’en avait pas l’air. Le prochain qui faisait n’importe quoi : claque sur les fesses !! C’est ce qu’avait décrété notre surveillant particulier en mâchouillant un nouveau bonbon.

Invité

Les choses n'allaient pas être simples si monsieur commentait à chaque fois. Déjà qu'Alek n'était pas toujours un modèle d'autorité. Difficile à croire quand on connaissait son passé hein ? Et pourtant ... Il n'y avait qu'à voir son chat qui dominait la maison d'une patte d'acier.Le russe ramena l'ordre en tapant sur la table. Il sourit au surveillant avant d'éclairer la lanterne de l'homme :

-Sir William Wallace, 1272-1305. Patriote écossais qui mena les siens dans la lutte contre les anglais pour l'indépendance de l'Écosse. Capturé et exécuté à Londres d'une manière dont je vous passerais les détails.

On rit sous cape, parce que ce prof là était un peu sadique à ses heures et ne se privait pas de faire des cours très "complets" sur les actes de tortures au Moyen Age. Alekseï posa à nouveau les yeux sur l'homme aux cheveux blancs.

-Non, William Wallace, quel triste destin. Je ne vous souhaite pas le même, bien que la torture soit interdite de nos jours. Quoique, s'occuper des élèves turbulents de cette école relève de la torture.

Surtout quand on savait les pratiques douteuses de ces élèves en question. Bref, redevenons sérieux un instant. Il fallait faire un cours pratique et clair, quoi de mieux que d'avoir un cobay ?

-Monsieur Kiyotoki, nous feriez vous l'honneur de jouer Wallace pour aujourd'hui ? On peut même vous fournir le kilt.

Ah tient, le voir courir en jupe écossaise aurait été bien amusant. A en juger par son anglais approximatif et son accent, le décoloré était japonais. Problème, Alek ne parlait pas cette langue. Autant que le russe, l'anglais et le français ça allait, mais le japonais que nenni. On ferait avec.

-Je jouerais le prince Edward Longshanks. Rejouons votre mort voulez-vous ? Allongez-vous sur le bureau merci.

Il accompagnait ses mots des gestes, invitant le surveillant à s'étendre.

-Il faut être passionné, vous mourrez pour l'Écosse ! Votre mort est digne, ne hurlez pas, souffrez en silence.

Et il détailla point par point la mort de ce héros de guerre. Les élèves devenaient livides à mesure que leur professeur mimait les gestes sur Kiyotoki. C'était parfaitement ignoble et coupait l'envie de manger. Mais au moins ils étaient sages. Son jeu terminé, le professeur fit se relever son acteur du jour, le remerciant de sa coopération. Il donna un travail à faire que les élèves exécutèrent sur le champs en bavardant tranquillement.

-Oui, je suis professeur de temps à autre. J'aide en soutient de langues et d'histoire. Je donne des cours particuliers aussi.
-Et c'est un prêtre !
-David !

Nouveau lancé de brosse à tableau qui manqua sa cible. Et zut ! Il était vivace l'animal ! Alekseï était prêtre oui, une "vocation" comme on dit. Une obligation pour lui. Ce n'était pas par choix mais parce qu'on lui avait imposé cette voie. Lui n'était pas croyant de toute façon.

-Alors tu aimes les sucreries ? Ça te dit d'aller grignoter un truc après le cours ?

Autant le tutoyer aussi, ils étaient jeunes, surement avaient-il à peu près le même âge. Une pause sucrée enter deux cours, c'était le pied non ? Surtout qu'ils enseignaient dans une école de pâtisserie, ce serait un comble de ne pas succomber.

Toujours aussi concentré, notre surveillant en herbe faisait grand bruit, savourant sa sucrerie dans un plaisir non caché. Oui, ça devait être l’effet Wallace… Alors ce fameux Wallace avait perdu la guerre ? Encore un homme qui ne savait pas se défendre ! Avait-il envie de dire en riant bien sûr, car lui n’avait jamais fait la guerre et ce n’était pas avec ses techniques de kendô ou autre qu’il arriverait à venir à bout de soldats bien armés. Et puis d’abord tiens c’est de la triche ! Il allait parler à la place de ce Mister Wouallas’ puisqu’il jouait son rôle aujourd’hui.

Justement, ce WW ou W², au choix – raccourci de William Wallace, faisons bien et court – était presque pris en pitié par Monsieur le Professeur. C’était quoi cette histoire ?? Pas question de terminer comme un piniouf de première !! Il valait mieux que ça non mais ! Quoi ? Il ne fallait pas dire piniouf en parlant de ce patriote ? Bon, bon.. D’accord. Alors ça serait la boite de conserve ! Et comme l’homme aux cheveux de neige n’aimait pas rester silencieux, il ne put s’empêcher de rajouter son grain de sel.

« Ah non, non non ! Moi, Sire Wouallas’, ne doit pas être pris en pitié ! J’ai vaincu, combattu et même si je suis mort, je demeure encore ! »

Parla-t-il bien fort, se levant subitement de sa chaise en finissant d’avaler son bonbon, en s’étouffant une deuxième fois.

« Bon, on dira pas que je suis mort à cause d’une pâte sucrée, sinon adieu crédibilité ! Mais au moins on pourra dire que je suis mort heureux hein ? »

Ses yeux brillant d’une lueur terne parcoururent la classe, se posant sur chaque visage qui reflétait un intérêt un peu spécial comme « d’où sort-il ce guignol ? ». Le ridicule n’avait jamais tué personne ! Ceci dit, se comporter ainsi dans une classe de riche allait sûrement provoquer une échauffourée au sein de la classe, et d’ailleurs le terme était bien choisi pour cette copie non-conforme de Sire Wallace. Par contre, une chose était sûre : les élèves c’était une vraie torture et c’est pour ça que le décoloré naturel ne se gênait pas d’employer certains moyens efficaces pour les remettre en place ; gentiment.
Mais l’histoire ne s’arrêtait pas là, le valeureux soldat répliqua encore, avec férocité et hargne.

« Comment donc ?! Le prochain qui rit sera décapité de mon épée ! »

A cet instant précis, il se mit à balancer des boules de papier qu’il avait formées un peu plus tôt dans le cours, histoire d’ « achever » quelques petits rigolos. Ainsi donc on lui avait demandé de jouer le rôle du patriote ? Mais c’était déjà fait… Sans le kilt par contre.

« Oi ! Tu tiens à voir mes fesses ou quoi ? Je suis pas ignorant, je sais que les kilts se portent sans rien dessous. Mais j’ai compris ! En fait tu m’as tué parce que t’étais jaloux de moi ; parce que t’en avais une plus courte ! Ahah !!! Rends-toi à l’évidence, t’as perdu, prince de pacotille !! »

Et quand Kiyotoki était lancé, plus rien ne pouvait l’arrêter tant et si bien qu’il prenait presque son rôle au sérieux. Alors lorsque le professeur lui demanda de rejouer la mort de ce guerrier, il accepta, le mettant au défi.

« Je serai fier jusqu’au bout, même dans la mort ! »

Dit-il en pointant son doigt comme s’il s’agissait d’une épée. Finalement ce cours était plus amusant qu’il ne l’aurait pensé. Tiens, il aurait sûrement le surnom de Sire Wallace à l’issue de celui-ci… A l’ordre du maître de la classe, l’adulte s’allongea sur le bureau, prenant un air impeccablement passionné…. Notez l’ironie bien sûr. Avec un homme tel que lui, il était difficile de garder son sérieux car lui-même ne l’était pas, sauf quelques fois. Tout d’un coup, le surveillant porta la main à son abdomen et poussa un cri bref. Ensuite il se tut, se contentant de faire semblant de gémir, se tordant de douleur, animant le récit « glorieux » du professeur Demid.

« Je mourrai pour l’Ecosse… La tête haute… Jamais, non… Jamais vous n’aurez mon pays… Même dans la mort, je vaincrai… ! »

Et il brandit son poing en l’air avant de laisser tomber son bras, gardant les yeux et la bouche ouverts tout en laissant échapper un râle, mimant parfaitement le mort. Au fond, il avait envie de rire ; d’ailleurs c’est ce qu’il fit une fois la pièce de théâtre terminée. Il se mit à grimper sur le bureau en tendant les bras vers le haut, comme pour recevoir des applaudissements et finit par hurler :

« Gloire à l’Ecosse, gloire à Sire Wouallas’ !! J’ai vaincu, mon fantôme hantera cette terreeeeeee !! »

Puis il sauta à terre et alla effrayer les petits élèves avant de revenir à côté du tableau, reprenant son air habituel. Tiens, Monsieur le Professeur voulait lui parler ? Bah, allez, ça pouvait être intéressant… Ou pas.

« C’est ennuyeux les cours, j’ai jamais aimé ça moi…. Prêtre ? Ah alors t’es un faiseur de morale ? T’es contre le fait d’avoir des relations sexuelles en public ? »

Puis un élève reçu un projectile, lancé brillamment par le professeur même.

« Out ! Tu sors l’élève ! T’as perdu !! »

Cru-t-il bon de rajouter. A propos de son péché mignon, il n’avait pas eu besoin de le dire que déjà le professeur avait deviné. En même temps ce n’était pas dur et si on devait faire une comparaison alors c’était comme si on devinait facilement que la vache mangeait de l’herbe. Pour Kiyotoki, manger des sucreries était particulièrement vital. Sans sa dose, il pouvait devenir particulièrement irritant, et croyez-moi, il était mieux avec sa dose. Mais… Lorsqu’il entendit son comparse lui proposer d’aller grignoter un truc - sous entendant une glace ou autre – un regain d’énergie s’empara de lui. Tout excité comme un petit garçon, il regarda son camarade avec plus d’intérêt cette fois.

« Allons-y alors ! »

Il ne fallait pas le prendre par les sentiments car, à coup sûr, ça marchait ! L’adulte attendit presque sagement la fin du cours, s’amusant à dessiner sur le tableau tout en lançant des morceaux de craie sur la tête des bavards du fond. Mine de rien, cette journée commençait plutôt bien, lui qui croyait que ça allait être un fiasco ! La sonnerie finit par retentir et les élèves s’empressaient de ranger leurs affaires pendant que le surveillant quitta la classe, d’un pas lent.

« J’t’attends dehors, sur le côté. »

Et ‘il s’adossa au mur, silencieux, les yeux dans le vague.